OPA | Orchestre Poétique d'Avant-guerre
24 juin 2012
m. (OPA)

Garcia Lorca

Federico Garcia Lorca (1898/1936)

Poète assassiné par les milices franquistes le 18 août 1936 à Viznar (Espagne), jeté en fosse commune, censuré en son pays jusqu’en 1953...

***
Lorsque je suis sorti de la caverne, le soleil m’a ébloui, presque hébété car j’avais passé tant de temps dans l’obscurité que mes yeux avaient du mal à voir, par delà l’opacité, les couleurs de ce monde neuf.

On ne s’invente pas Poète, on ne choisit pas d’avoir son âme, son cœur et son corps traversés, perméables, impressionnables à chaque trace de vie.

Les mots vous viennent en avalanche, voilà tout, emportant sur leur passage les maladresses de nos adolescences fébriles, les timidités passagères ou tenaces qui tenaient éloignés des beautés à étreindre.

Les mots vous viennent en avalanche, il ne sert à rien de se débattre. Il faut les prendre et les soulever, il faut les polir, les cerner, trouver en eux ces racines d’où tout part et où tout revient, jusqu’à nos rêves où la femme nue se promène.

On ne s’invente pas Poète. Les mots vous viennent en avalanche et il faut les écrire pour ne pas y succomber, pour ne pas mourir.

Du moins c’est ce que je croyais, dur comme le fer, jusqu’à ce jour d’août 1936 où le voile est tombé sur mes yeux.

Bien sûr il faisait chaud dans les environs de Grenade quand ils ont frappé à ma porte.

J’ai compris tout de suite que la vie s’en irait de moi plus vite qu’elle n’aurait dû, qu’il faudrait bientôt me délester de ma peau et abandonner au gouffre ma dépouille mortelle

J’ai reposé ma plume dans l’encrier et je les ai suivis.

On ne sait rien de ce qu’il m’advint réellement.

M’ont-ils torturé, avant, pour faire sortir de moi des mots d’où n’émergerait jamais ma poésie ? Elle que je devais quitter là, une balle logée dans la tempe gauche, une autre sous la quatrième côte, à droite, deux autres encore, près du front et dans le ventre… Oui, dans ce ventre où je gardais bien au chaud ma rage, ma haine du fascisme et mon amour, tout mon amour pour mon Espagne !

Les poètes sont comme les enfants et on leur fait grande place aux banquets éternels.

Je repose en des cieux que Franco ne verra jamais. Là, le chant du flamenco me réchauffe et me berce, me ramenant, rêveur, sur les chemins de Grenade.

Est-il vrai qu’aujourd’hui l’olivier y a fleuri ?

Je ne suis donc pas mort.

m. pour O.P.A

**
Texte libre de droit diffusé sous Creative Commons :

Plus d’infos sur Federico Garcia Lorca :

OPA.Tv Vidéo » Émissions pirates »

OPA Albums » A l'écoute & en téléchargement libre »

L'Oukaze - Programme Oct. 2013
10 octobre 2013

L’Oukaze - Programme Oct. 2013

Transmis par L’Oukaze le 1er octobre 2013 Salut les pötes ! Voici l’Oukaze qui fait sa rentrée avec un élan artisanal, sans vous cacher que le redémarrage est compliqué, que l’été a propagé ses départs...

Lire la suite

Brest - that's intergalactik !
4 octobre 2013

Brest - that’s intergalactik !

Brest - Du 6 au 12 octobre 2013 L’Irlande à l’honneur du 12ème Festival Intergalactique de l’Image Alternative L’île verte, elle éveille en nous toutes sortes d’ images, on en a tous des idées, elle crée...

Lire la suite

[Poitiers] Forum anti-répression
4 octobre 2013

[Poitiers] Forum anti-répression

Transmis par Françoise le 2 octobre Poitiers, 12-13 octobre 2013, 4ème forum anti-répression Après le 1er forum des 5-6 décembre 2009 (réponse à la répression de la manifestation anti-carcérale du 10...

Lire la suite

... | 99 | 102 | 105 | 108 | 111 | 114 | 117 | 120 | 123 | ...