Le Doigt dans l’œil : Rencontre avec OPA.
Une interview de m. par Miren - Septembre 2011
Depuis les années 2000, voire un peu avant, nous avons, à Bordeaux, la chance, de connaître une formation musicale singulière qui agite les scènes petites et grandes avec l’énergie explosive d’un camion de dynamite, et la vivacité consciente d’un horizon en lutte pour survivre en dépit du cynisme et des pessimismes.
L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre, O.P.A ., présente la particularité d’être un collectif qui ne stagne ni ne se fige jamais, tant du point de vue de l’expression de son art que de celui de sa forme. Composé de membres qui rentrent et quittent la formation sans interruption, il s’organise et se réorganise en permanence, spontanément et avec harmonie autour de la chanteuse et parolière m., dont la poésie, la colère et le cœur animaient auparavant les performances artistiques d’une autre formation, Aléatoire, dont O.P.A. a en quelque sorte pris le relais.
Mais ce n’est pas tout : exerçant la polyvalence de ses talents (musique, poésie, théâtre), O.P.A. est aussi et surtout un groupe engagé auprès de nombreuses causes, qui redonne à l’activisme associatif et à la lutte politique une place prépondérante, ralliant de fait la famille des artistes avec un cœur et des idées qui ne dissocient pas leur art d’une conduite de vie que tant d’autres mènent en désaccord avec leurs beaux discours.
Rarement sous les feux des projecteurs et pourtant toujours sur les scènes de la musique et des combats, O.P.A. nous parle un peu de lui (ou d’elle).
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« Bonjour m. et merci d’avoir accepté de nous éclairer un peu sur l’identité de ton groupe ; peux-tu nous présenter O.P.A ? »
L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre existe depuis 1998. C’est un collectif d’artistes bordelais qui regroupent des musiciens, des comédiens, des vidéastes autour de projets poétiques. Nous avons commencé par des formes théâtrales puis du théâtre de rue et aujourd’hui, nous faisons essentiellement de la musique.
Mais ce collectif accueille aussi des personnes qui ne sont pas forcément artistes et qui apportent des énergies de soutien sur les projets.
Beaucoup de gens se sont croisés et ont travaillé ensemble au sein d’O.P.A
La base de ce travail est l’oralisation de la poésie. Cela peut paraître simple. Il suffit de dire. Mais comment rendre la complexité, la multiplicité de sens implicites d’un texte poétique ? Pour l’instant, l’improvisation a paru une des réponses possibles.
« Depuis quand ce groupe sévit-il dans les concerts ? »
O.P.A. a fait son premier concert en septembre 2005. Tout en improvisation donc. Pas de répétitions, pas de playlist, que du live avec des musiciens qui changent et varient. Armée de mon micro et de mes textes, je suis le seul(e) membre permanent du groupe. A ce jour, nous avons plus de 250 concerts au compteur.
« Vous avez la particularité, partagée avec d’autres, d’être un groupe militant aux textes engagés et dont les membres prennent part à beaucoup d’actions. Peux-tu nous parler de vos combats et de la façon dont vous conciliez art et militantisme ? »
Les combats à mener sont légions dans la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Sans prétention, je dirais que nous sommes de tous les combats car c’est une lutte globale que nous menons face à un système auquel nous sommes viscéralement opposés. Sur les 250 concerts que nous avons donnés, la quasi-totalité ont été des concerts de soutien.
Nous avons des liens étroits avec des collectifs de sans papiers, des associations oeuvrant pour la Palestine, contre les violences policières. Mais encore une fois, si une asso, un collectif nous sollicite et que sa cause nous semble valable, en accord avec nos idées, nous sommes prêts à faire des kilomètres pour venir les soutenir.
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