Palestine « Le mur de la Colere »
Un documentaire de Shai Carmeli Pollak
Prix du meilleur documentaire au Jerusalem Film Festival, Prix spécial à Rotterdam au Movies that Matter. 2006 - 52 min
Couronné au festival du film de Jérusalem, ce film retrace la résistance non-violente d’un petit village palestinien face à la construction du Mur de séparation.
En 2002, l’Etat d’Israël a décidé d’édifier une barrière dans les territoires occupés, officiellement pour protéger ses colonies d’éventuels attentats.
Mais pour Shai Carmeli Pollak, le réalisateur de ce documentaire, ce mur qui sépare les paysans palestiniens de leurs champs vise avant tout à créer de nouvelles implantations israéliennes.
Menacés par cette barrière qui avance, les habitants de Bil’in organisent chaque semaine des manifestations non-violentes pour tenter de faire reculer les bulldozers.
Ils ont gagné à leur cause des militants venus parfois de loin.
De plus en plus d’Israéliens en désaccord avec la politique de leur pays défilent, eux aussi.
Aux côtés des villageois, ils interpellent les patrouilles militaires de Tsahal. A chaque fois, celles-ci barrent la route aux manifestants et, en cas de résistance, dégainent leur arsenal : balles de caoutchouc, gaz lacrymogène, haut-parleur déversant des bruits stridents...
Bilan : environ un millier de blessés et 11 personnes tuées depuis 2004.
A cela, les habitants de Bil’in opposent leur détermination et une incessante créativité. Chaque semaine, ils tentent de trouver l’action qui surprendra les soldats : inscription sur des pierres, défilés de personnes handicapées à la suite de blessures infligées par l’armée israélienne, et même ballons remplis d’excréments !
Immergé dans cette lutte aux côtés des Palestiniens, Shai Carmeli Pollak la filme de l’intérieur et sur le vif, captant les oliviers centenaires qu’on déracine, les arrestations brutales en pleine nuit, les flambées de colère entre habitants et soldats.
Suivant le combat de plusieurs personnages - Rani, Wagee et Mohammed -, il nous montre les liens qu’il tisse avec eux et le visage quotidien de ce conflit.
Alors que la répression s’intensifie, le documentaire s’achève par une déclaration d’amitié de Rani à Shai et de Shai aux habitants du village, laissant espérer que ce début de rapprochement entre deux peuples permettra un jour d’en finir avec ce conflit.
Fil Info » O.P.A.