[France - Bordeaux] Une étudiante tabassée par la police
Reçu le 12 juin 2015
Bonjour,
Je suis la maman d’une brillante étudiante en M2, boursière , très ... très typée , qui une nuit de début septembre a été tabassée par nos « amis de la force publique », humiliée de diverses façons, qui a souffert et souffre encore plus depuis le procès ... et j"ai mal pour elle depuis ....
Il faut que ça se sache...
Cette fameuse nuit de septembre, ma fille est sortie avec une amie blonde (qui a été traitée avec tous les égards : hôpital, cigarettes... ) pour se changer les idées (stage M1+job d« été = 53 heures de boulot HEBDO !), elles étaient un peu alcoolisées, ma fille a pris un appareil photo sur le comptoir d »un bar pour faire un selfi dehors, elle s’est faite agresser puis jeter au sol par le propriétaire de l"appareil qui a sûrement cru qu’elle voulait le voler ...
[Arrivée de la Police ’ NDLR] L’avocate lui dira plus tard qu’une voiture de nos amis était là, ses occupants ont assisté à la scène et ont appelé des renforts qui sont bien arrivés ... Choquée par son agression, elle les a « outragés » verbalement, ils l’ont couchée sur le capot, lui ont mis les menottes, l’ont poussée dans la voiture(elle s"est débattue et raidie : rébellion !) l’ont pliée en 2 et sont partis...
Ils l’ont tabassée (elle était bleue de la tête au pied même dans la bouche, on a fait des photos), elle ne sait pas pendant combien de temps. Elle n’a pas arrêté de leur dire qu’’elle était étudiante, il ne voulaient pas la croire, ils lui ont dit que c’était une gamine de 15 ans... Ils se sont arrêtés en lui disant que c’était l’hôpital et ils sont repartis, les coups aussi ... Pour se défendre de cette injuste méprise, elle a mordu un de nos pauvres amis ...
Arrivés au commissariat, ils l’ont filmé, ont bien rigolé, elle a été déshabillée devant des hommes, le médecin a seulement constaté une éraflure au genou (!!!! ) puis mise en cellule en étant étranglée pour enlever les menottes. A aucun moment on lui a dit ce à quoi elle avait droit ...
Plus tard dans la matinée, ils ont écrit ce qu’ils voulaient lors de sa déposition, complètement terrifiée et choquée, elle n’a pas arrêté de leur dire que c’était les flics qui l’avaient mise dans cet état et qu’elle voulait rentrer chez elle ...
Une des premières questions posées : « vous faites parti des gens du voyage » ... Pour moi, c’est un délit de faciès ... ça n’engage que moi , bien sûr ...
Libérée vers 16 heures, on lui a dit qu’elle devait revenir chercher une convocation car ces monstres ont porté plainte pour rébellion, outrage et agression !!!!!!!!
Une amie est venue la chercher et conduite à l’hôpital,
Arrivée aux urgences, elle est prise en charge, raconte son histoire, personne ne lui parle du CAUVA (Centre d’Accueil en Urgence des Victimes d’Agression - NDLR) !!!!!!! Et bien sur personne ne la croit .... Ce qui était visible a été constaté ... Je suis arrivée car elle ne m’a prévenue que lorsque j’ai eu termine mon travail ....
Merci de votre attention,
Je vous ferais parvenir par mail, dans les jours qui suivent la suite, car le fait d"écrire tout ça me demande une énergie incroyable et génère un stress important ...
Ce soir 12 juin, vers 17 heures, je vais passer un moment calme et silencieuse dans cet établissement injustement appelé « hôtel »...
Bonne fin de journée,
Merci encore
Une maman révoltée...
***
Le 19 juin 2015
Bonjour,
Je n"ai pas eu de suite de votre part mais je poursuis ...
Dans cette même semaine ma fille s’est déplacée à l’hôtel de police deux fois pour venir chercher une convocation pour le tribunal qu’elle n’aura qu’une ou deux semaines plus tard, contactée par téléphone.
Mais elle en a profité pour porter plainte contre X (aucun moyen de prouver le passage à tabac par les forces de l’ordre ni le délit de faciès pourtant si évident quand on sait comment son amie blonde a été « soignée » avec tous les égards).
Cette même semaine elle est allée au CAUVA, a raconté son histoire, a été vue par le légiste et le psy qui lui a transmis les coordonnées d’un collègue pour un suivi psychologique. Elle y est allée une fois car n’ayant pas les moyens (malgré un tarif étudiant : étudiante boursière et une maman solo avec 2 enfants étudiants) et estimant que ça ne servait à rien ...
Elle n’a donc pas pu terminer son CDD, endolorie et marquée de multiples bleus, même sur le visage (arrêt de travail de 8 jours), qui ont fini par s’estomper, les douleurs aussi un peu. Mais la douleur morale de l’INJUSTICE, persistera à jamais ainsi qu’une colère viscérale envers l"autorité en bleu.
Une avocate, amie des parents d’une amie de ma fille, accepte de prendre l’affaire comme avocat commis d’office (avec aide juridictionnelle).
Convoquée au tribunal en mars 2015 avec une collègue de cette avocate, le juge décidera de reporter l’affaire devant une collégiale car il y a eu « agression » : nouvelle convocation « verbale », le jour même. AUCUNE CONVOCATION ECRITE TELLEMENT NÉCESSAIRE POUR OBTENIR L’AIDE JURIDICTIONNELLE.
Début juin elle se présente comme prévu au tribunal avec une autre collègue de l’avocate. J’ai oublié de vous préciser une chose très importante : c’est une policière qui a été la plus violente avec ma fille... Elle était là en mars mais étrangement, en juin elle avait retiré sa plainte ...
A l’énoncé des « délits et crimes » (rébellion, refus d« obtempérer, outrages et agressions) commis par ma fille à l’encontre de nos »amis« , l »assemblée assistant à l’audience a rigolé : une jeune fille mince de 23 ans contre deux policiers entraînés (un trentenaire et un quasi quinquagénaire baraqué).
Un des représentants de la « justice » a même décoché à ma fille, quelle aurait pu être violée ou finir dans la Garonne ... C’est drôle comme remarque quand on sait le nombre de jeunes garçons qui s’y sont mystérieusement noyés ? Y aurait-il un lien entre les abus policiers et les noyades ? Le tout accrédité par nos « justes » ... euh , pardon, juges ?
Bizarrement le dossier du CAUVA de ma fille n’est pas arrivé dans les mains de l’avocate, par contre le monstre mordu a fait valoir le sien !!!!!!
La justice a donné raison à ces deux pauvres hommes : ma fille doit les payer pour leur prestation violente, dégradante et humiliante (1000 euros de dommages et intérêts + 127 euros de frais de justice, dont elle n« a toujours pas reçu la facture au bout de 15 jours, donc elle ne pourra pas bénéficier des 20% de diminution légale, + les frais d »avocat car IL N’Y A PAS EU DE CONVOCATION ÉCRITE POUR LE PROCÈS DE JUIN (donc surement pas d"aide juridictionnelle).
Voilà une jeune fille Bac+5, pleine d"un avenir prometteur, qui ne croit plus en la vie.
On lui a fait du mal, elle a été battue et maltraitée, je ne me pardonnerais jamais de n’avoir pas su la protéger mais veille à ce qu’’elle continue de gravir les marches de sa vie.
VIOLENCES FAITES Á UNE FEMME QUI RESTERONT IMPUNIES ... ILS RECOMMENCERONT...
Une aide, un soutien, des réponses aux différents disfonctionnements seraient les bienvenus.
Merci pour votre attention ...
Je retourne, ce soir 19 juin, à « l’hôtel », pour à nouveau croiser silencieusement le regard d’un de ces deux « PETITS hommes bleus » comme vendredi dernier...
Une mère indignée et révoltée...
MERCI
Source :
http://clap33.over-blog.com/2015/06/france-une-etudiante-tabassee-par-la-police.html
Fil Info » O.P.A.