Yep !
Si le chaos du monde vous est insupportable, prenez le temps de lire les textes que nous envoient, pour nous ouvrir le coeur, pour nous aider à prendre racine, nous les sans queue ni tête, nos frères et soeurs de l’Armée zapatiste de libération nationale (E.Z.N.L) ; prenez le temps de vous émouvoir et de vous enrager aux échos de leur lutte pour le respect de la vie et de la terre qui nous nourrit et dont nous sommes, sans conteste, les enfants.
Prenez le temps de sonder en vous-mêmes.
Laissez ces mots vous submerger et vous rattacher à cette mémoire que nous ne pourrons effacer, celle qui doit désormais nous inspirer : nous sommes les grands témoins de la beauté du monde.
Bonne lecture et merci Espoir Chiapas de diffuser cette parole !
L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre - O.P.A
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Depuis Espoir Chiapas le 13 août 2014
« LES MIROIRS DE LA RÉSISTANCE »
2e DÉCLARATION DE L’ÉCHANGE CNI-EZLN. SUR LA SPOLIATION DE NOS PEUPLES
« La terre qui nous a vu naître, qui nous donne la vie et au sein de laquelle nous finissons par reposer pour l’éternité. Pour cela nous sommes de toutes les couleurs dont nous sommes, toutes les langues que parlent nos cœurs, pour cela nous sommes des peuples, nous sommes des tribus et nous sommes des nations. Nous sommes les gardiens et les gardiennes de ces terres, de ce pays, le Mexique, de ce contient et du monde. »
EZLN, août 2014
A la Sexta nationale et internationale,
Aux peuples du monde qui résistent en faisant fleurir les révoltes
La spoliation de ce que nous sommes en tant que peuples originaires est cette douleur qui nous unit dans l’esprit de la lutte que nous commémorons aujourd’hui à travers notre compagnon David Ruíz García, mort en partageant la douleur des frères de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale suite à l’assassinat du compagnon Galeano et pour que nous soyons Un dans notre histoire et dans notre espoir.
La mort du compagnon, qui renaît aujourd’hui en un collectif de 28 peuples, couleurs et langues réunis au Caracol Zapatiste de La Realidad, nous inspire au cours de cet échange comme peuples originaires une joie de nous rencontrer, de nous savoir vivants, aussi vivants que les peuples, les langues, l’histoire collective qui devient mémoire, résistance et justesse envers notre mère qui est la terre qui est aussi en vie et à qui nous nous devons.
La lutte que nous sommes est diverse et l’ennemi nous le nommons spoliation car c’est ce que nous voyons, nous mourons et vivons tous les jours, de façon collective comme l’est le maïs, comme l’est le compagnon Galeano, comme l’est le compagnon David et comme le sont nos frères et sœurs emporté.e.s par la vie dans cette guerre d’extermination.
Cette spoliation est tellement diverse qu’elle n’a qu’un seul nom, et s’appelle capitalisme.
Dès le début, le capitalisme a grandi à partir de la SPOLIATION et l’EXPLOITATION. SPOLIATION et INVASION, sont les mots qui décrivent le mieux ce qu’on appelle la conquête de l’Amérique, spoliation et vol de nos terres, de nos territoires, de nos savoirs, de notre culture. SPOLIATION, accompagnée de guerres, de massacres, d’emprisonnement, de morts et encore des morts, qui deviennent vie collective parce que ici nous sommes les peuples que nous sommes, que nous continuons d’être.
Après la guerre d’Indépendance, l’irruption de la nouvelle nation, la réforme libérale et la dictature de Díaz, le Mexique naît en niant nos peuples, grâce aux constitutions et lois qui privatisaient nos terres et prétendaient légitimer le pillage de nos territoires. Des milliers de nos frères, des dizaines de nos peuples ont été exterminés à travers des campagnes militaires et de leur déplacement massif.
Malgré un million d’indigènes et paysans morts pendant la révolution, les lois agraires qui surgirent ensuite ont été inspirées par Venustiano Carranza et Álvaro Obregón, les assassins d’Emiliano Zapata, avec pour but de protéger les latifundios, empêcher la restitution des terres, des eaux, de l’air et des montagnes commune des peuples et convertir la propriété commune en système ejidal (ejido : champ commun d’un village, lié à celui-ci, qu’on ne cultive pas et où on a l’habitude de réunir le bétail ou d’établir des aires agricoles).
C’est à dire qu’ils ont voulu nous tuer encore et encore, nous tuer en tant que peuple et nous tuer dans notre individualité.
Et après tant de morts, nous continuons d’être des peuples vivants et collectifs.
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http://espoirchiapas.blogspot.mx/2014/08/2e-declaration-de-lechange-cni-ezln-les.html
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